Addis Ababa, Ethiopia & the Horn of Africa in Ancient Photography & Maps ⎢ Addis-Abeba, l'Éthiopie & la Corne de l'Afrique dans la photo et les cartes anciennes

Mois : avril 2010

Le sens du voyage


Entre onirisme et exotisme.
Le voyage est en chacun. Tout le monde a voyagé, à sa manière. Il existe donc différentes manières de voyager. Du voyage en chambre au voyage en rêve, le voyage dans l’espace temps, le voyage intérieur…
Le voyage occupe une place particulière dans les cultures et les mythes. Initiation, expédition, quête ou rencontre. Son statut est rarement défini en temps que tel mais le déplacement est présent. Adjuvant ou opposant, il sera nécessaire à l’élaboration d’un principe ou une conclusion. Déplacement ou transport, le voyage est une quête ou une fuite ; un but ou un moyen. Les différents peuples et cultures lui donneront une signification différente.
Nous citerons, à titre d’exemples, les épisodes migratoires de Moïse ou d’Ulysse, le Tour de France des Compagnons, les déplacements de peintres renaissants flamands en Italie, l’expédition de Christophe Colomb, les Orientalistes…
Le voyage deviendra finalement une activité à part entière en Europe Occidentale. Cela se concrétisera par la naissance de sociétés de géographie et d’exploration et l’équipement des grandes expéditions, prélude aux découvertes sur les continents.  Vers la même époque, le « voyage romantique » -comme ceux de Victor Hugo dans la vallée de l’Our ou les migrations mondaines des Anglais en Toscane- annonce la naissance du tourisme. Le tourisme prend de l’ampleur dans le 20ème siècle pour devenir un réel phénomène de société dans le dernier quart de ce siècle. Le voyage devient un produit commercial et un but en soi.
De tribulations, initiation, fuite, expédition, le voyage devient un but en soi : l’exotisme sous forme d’une « tropicothérapie » vendue par des professionnels. Un produit de loisir de la société contemporaine occidentale dont la consommation est sans aucun doute un des « leitmotivs ». Le produit-voyage est de plus en plus réglementé.
Cependant, le terme voyage peut revêtir un sens métaphorique, prenons en exemple la locution populaire disant : « faire le Grand Voyage ».
Au-delà de ces digressions désordonnées, revenons sur l’illustration des raisons et le sens du voyage dans différentes sociétés appartenant à des âges et lieux divers. Le sens du mot voyage pour Ulysse, Stanley ou Jules Verne revêt des significations fondamentalement opposées et certainement révélant des états psychiques différents, tout comme le sont les motivations du voyage.
Cela nous amène à une question fondamentale : le voyage -déplacement neutre, sans but en soi- ne se définit-il pas par  sa motivation ? N’est-ce pas la raison qui pousse au voyage qui en donne le sens ? Jusqu’à un point certainement oui. Au-delà, la motivation première se confond avec le voyage lui-même.
Disons que le voyage est un déplacement. Il peut être réel ou virtuel. Parmi les voyages réels, nous trouverons nomadisme, transhumance, quête, initiation, recherche, fuite, expédition, vacances… Quant aux voyages virtuels ils seront de l’ordre du rêve, de l’observation d’un film documentaire, de la lecture d’un récit de voyage ou encore de la métaphore.

Aux origines du voyage
Le voyage n’a certainement pas toujours été perçu comme tel. La réflexion physique puis philosophique et anthropologique se fit par étapes. Si l’on devait « remonter aux sources » sans doute plongerions-nous au plus profond de la préhistoire, en ces temps où chasseurs et cueilleurs étaient nos ancêtres. Assurer leur subsistance -et la sécurité- constituait leur principale préoccupation. Primates, hominidés et hommes effectuaient des déplacements dont l’ampleur reste de l’ordre de la supposition. Cependant le type d’économie de subsistance -chasse et cueillette- postule les déplacements, plus ou moins importants, selon les régions et les périodes climatiques.
Ce nomadisme, aléatoire ou conscient, est sans doute à l’origine la première forme humaine de voyage. Le voyage d’affaire préhistorique en quelque sorte.

Le scandale des arts premiers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Jacques Chirac rencontre en 1992, à l’île Maurice, le marchand et  » expert en arts primitifs  » Jacques Kerchache. Le destin de plusieurs grands musées nationaux allait en être bouleversé. A la suite des grands travaux lancés par François Mitterrand, Jacques Chirac, une fois élu président de la République en 1995, souhaite laisser lui aussi sa marque dans le Paris muséal du nouveau millénaire : il décide de créer un musée qui sera consacré à ces arts dits  » premiers « , à ces  » chefs-d’œuvre de l’Humanité  » qui n’avaient pas eu droit à une présentation dans le Grand Louvre. Onze ans plus tard, voici que se dresse au bord de la Seine, en zone inondable, un palais dessiné par Jean Nouvel. Dans une débauche de luxe, entourés d’images et de  » dispositifs interactifs « , 4 000 objets sont exposés à l’admiration et à la  » jouissance esthétique  » des futurs et nombreux visiteurs. Indéniablement, ils sont mis en valeur : pour chaque pièce présentée, 100 000 euros auront été dépensés, auxquels il convient d’ajouter 12 500 euros de fonctionnement annuel. Le nouveau musée est superbe. Mais fallait-il dépenser autant d’argent, et surtout tiendra-t-il ses promesses ? Qui rappellera dans quelles circonstances il a été pensé et construit ? Que, dénué de toute équipe scientifique, il est avant tout un établissement public  » à caractère administratif « . Qu’il a été édifié sur les patrimoines de deux musées mis à mort, le musée national des Arts africains et océaniens et le musée de l’Homme, que leurs collections fabuleuses (plus de 300 000 objets), qui constituent un pan de l’histoire de l’ethnologie et de l’anthropologie françaises, ont été mises en caisse et ne sont plus accessibles ni aux chercheurs ni au public. Au prétexte d’en finir avec un supposé  » mépris des autres civilisations  » qu’auraient manifesté les musées nationaux depuis des décennies, c’est la connaissance des arts et civilisations africains et océaniens – principalement – qui a été sacrifiée. Il se pourrait que certaines considérations post-coloniales et politiques, que des luttes de pouvoir et d’influence entre administrations aient conduit à la réalisation d’une grande et coûteuse aberration.

Biographie de l’auteur

Bernard Dupaigne a été directeur du laboratoire d’Ethnologie du musée de l’Homme de 1991 à 1998 pour lequel il a réuni de très importantes collections ethnographiques.

Editions Mille et Une Nuits
isbn 978-2842059620

Ethiopie: inauguration du musée Konso

Affiche  inauguration 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inauguration du musée Konso

En 1996, 200 waka, statues funéraires konso en bois, étaient saisies par les douanes éthiopiennes alors qu’elles se destinaient à être vendues sur le marché noir de l’art. Rapidement, la question du destin de ces pièces uniques « laissées à l’abandon » se posa. L’idée d’un musée sur la culture Konso, présentée à travers le prisme du waka, n’allait pas tarder à germer. Il fallut pourtant attendre près de dix ans avant que cette idée ne devienne réalité. En 2005, des premiers contacts eurent lieu entre le musée du Quai Branly et l’ambassade de France en Éthiopie. Ils menèrent à la décision de créer un musée en région konso en partenariat avec les autorités locales. C’est dans cette optique que des accords furent conclus en 2007 entre l’ambassade de France en Éthiopie, le Konso special wereda cultural and tourism office et le musée du Quai Branly. Après deux années de collaboration entre la France et l’Éthiopie, de la conception à la réalisation, l’ambassade de France d’Addis-Abeba et le Konso special wereda cultural and tourism office sont heureux de vous annoncer l’inauguration du musée Konso, le 18 décembre 2009, à Karat Konso.
Le musée est principalement un lieu d’exposition de waka, objets culturels en proie au vol et au trafic illégal. Mais l’originalité de la culture konso se traduit aussi par ses villages fortifiés, son organisation sociale complexe fondée sur un système générationnel, ses stèles et ses rites funéraires. Le but de ce musée est de préserver cette remarquable culture aujourd’hui considérée comme faisant partie du patrimoine de l’humanité, de faire perdurer sa mémoire, son histoire, la signification de ses rites et un savoir-faire transmis de génération en génération. Il se veut aussi un lien avec les anthropologues et les historiens de l’art intéressés par cette culture.
(communiqué du Centre Français des Etudes Ethiopiennes)

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les Konso:
> Mon article sur les Konso

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