L’emploi d’images prises par satellites est désormais largement répandu dans les sciences. Les sciences humaines et sociales ne font pas exception, pour autant ce type d’imagerie recouvre le plus souvent une fonction avant tout pédagogique.

Contrairement à la géographie —science des espace des hommes—, l’histoire, discipline longtemps déconnectée du monde visuel, se limite à produire ces images en appui à un discours. Les images par satellite servent à illustrer un exposé ou les conclusions d’une démonstration. C’est passer à côté d’une part de la potentialité de ce type de documents que se limiter à un usage pédagogique, alors que cette imagerie offre des renseignements —et surtout une vision— difficilement accessibles autrement. Les images par satellite doivent compter parmi les sources.

La contemporanéité de l’image, par rapport à un discours épistémologique qui se construit sur l’épaisseur chronologique, peut déconcerter de prime abord. Et c’est sans doute la cause de son faible usage en histoire qui privilégie la dimension temporelle. Néanmoins, l’histoire ne s’arrête pas sur le seul temps long et l’observation des images produites par satellite permet d’identifier et d’observer le jeu des permanences et des ruptures, de deviner des intentions ou des conséquences. L’imagerie par satellite ne montre pas que l’espace ou la marque des sociétés humaines sur l’espace ; celles-ci n’étant que l’expression de politiques, de mentalités ou de représentations qui évoluent  —ou se figent— dans le temps.

En France, le CNES (Centre National d’Etude spatiale), en collaboration avec le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, a développé le site Géoimage dont la vocation pédagogique est primordiale. Des images de qualité, accompagnées de dossiers d’analyse, couvrent progressivement les continents et la Corne de l’Afrique est documentée par deux dossiers : Djibouti et Addis Abäba.

Capture d’écran 2020-01-17 à 10.03.15