Addis Ababa, Ethiopia & the Horn of Africa in Ancient Photography & Maps ⎢ Addis-Abeba, l'Éthiopie & la Corne de l'Afrique dans la photo et les cartes anciennes

Catégorie : livres

Mouvement charismatique & pentecôtisme en Ethiopie

Mouvement charismatique & pentecôtisme en Ethiopie
Identité & religion

Serge DEWEL
Paris, L’Harmattan, 2014, 256 pages

Depuis la chute du régime marxiste éthiopien, en 1991, les « Nouvelles Eglises » ne cessent de prendre de l’ampleur dans ce pays chrétien depuis le 4ème siècle. Le phénomène est à ce point remarquable que nombre d’observateurs n’hésitent pas à affirmer la mutation religieuse d’une des plus anciennes chrétientés du monde.

Si telle est l’apparence, les faits démontrent, cependant, qu’aucune métamorphose religieuse ne se produit, mais que l’affirmation identitaire régionale, sans doute encouragée par la proclamation de la république fédérale «ethnico-linguistique », est de plus en plus aigüe.
L’auteur prend le temps de définir les concepts religieux liés à la liturgie pentecôtiste et charismatique et à leur contexte. Après avoir replacé l’arrivée du pentecôtisme en Ethiopie dans la dimension historique et sociale, il propose une nouvelle lecture des statistiques en démontrant la dimension régionale, plus que nationale, du phénomène charismatique et pentecôtiste en Ethiopie.

L’analyse du phénomène, contemporain, est conduite au regard de l’histoire sociale et politique du pays.

Chemins de fer d’Ethiopie

L’Ethiopie se dote d’un nouveau réseau ferroviaire grâce à la Chine.
Démarrés en 2012, les travaux assurés par des entreprises chinoises vont bon train!


La ligne historique qui reliait Addis Abäba à Djibouti, et dont le projet remonte à 1893, fut inaugurée le 7 juin 1917 à Addis Abäba; et la gare en 1929. Son exploitation est abandonnée depuis 2006 sur les près de 500 km entre Addis Ababa et Dire Dawa.Néanmoins, l’ensemble de l’ouvrage ferroviaire, mais aussi les infrastructures attenantes, comme les gares (en particulier celles d’Addis Abäba, Awash et Dire Dawa) enrichissent le patrimoine historique éthiopien.

(collection privée)


Des nouvelles du train éthiopien (et son l’histoire) sur le blog d’Hugues Fontaine:
UN TRAIN EN AFRIQUE

Le site officiel du chantier:
http://www.erc.gov.et/index.php/projects/national-railway-network-of-ethiopianrne.html

Livres Ethiopie : quelques nouvelles parutions.

La fanfare du Négus. Les Arméniens en Éthiopie (XIXesiècle – XXe siècle) de Boris Adjemian (Préface de Gérard Noiriel), Editions EHESS.


Un train en Afrique. Djibouti-Ethiopie d’Hugues Fontaine, Editions Cfee Shama Books.

Le roi des rois et la photographie : Politique de l’image et pouvoir royal en Ethiopie sous le règne de Ménélik II d’Estelle Sohier, Publications de la Sorbonne.

MAUVAISE LECTURE à ne pas recommander

Tristan Savin
Le goût de l’Abyssinie, Mercure de France

Le choix des auteurs et des extraits est matière de goût. On peut regretter ou se réjouir de ces choix subjectifs et ce n’est pas l’objet de ma critique.
Personnellement, j’eus préféré plus d’Abyssinie et moins de Djibouti !
Quelques auteurs et pages majeurs ont de ce fait été oubliés.

En revanche, on ne peut qu’être amèrement déçu des inexactitudes nombreuses constellant les notes explicatives ou commentaires contextuels.
Par exemple:
– p.50: Gondar ne se trouve ni sur les hauteurs du Semien, ni surplombant le lac Tana.
– p.59: le couronnement de l’empereur eut lieu en 1935 (pas 1940).
– p.103: « abul », « reja » et « baraka » n’existent pas dans la cérémonie éthiopienne du café (par ailleurs très mal décrite) et pas non plus dans ma langue amharique.
Les exemples sont très nombreux, de même que dans le glossaire (pp.129-130). Par exemple: POUNT n’est pas un pays biblique mais la désignation dans les sources égyptiennes de la Corne d’Afrique, RAS ne se traduit pas par chef, seigneur mais par Duc; Timkat n’est pas une cérémonie de bénédiction en Ethiopie mais la commémoration du baptême du Christ dans le Jourdain et correspond donc à l’Epiphanie paléochrétienne.

Un roman en Ethiopie

« Où en est la nuit? » de Jean Hatzfeld (Gallimard)
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/lf/Litterature/p-7173-critique-Jean-Hatzfeld-Ou-en-est-la-nuit-.htm?id_critique=477

Miche Leiris : Cahier n°3 à paraître

CAHIERS LEIRIS N°3
Cahiers Leiris 3

SOMMAIRE
peinture
WILLIAM JEFFETT – André Masson et Michel Leiris : De la peinture considérée comme une tauromachie
JEAN-MAX TOUBEAU – Une conversation bien tempérée
sacré
MARC VERLYNDE – Une théologie du chromatique
MARIANNE BERISSI – Michel Leiris et Walter Benjamin : deux itinéraires asymptotiques au sein du Collège de Sociologie
contexte
LOUIS HINCKER – Tombes des ancêtres
autobiographie
HÉLÈNE DUMANCHIN – Archéologie de la brisure dans La Règle du jeu
surréalisme
LUCILE GOBET – Leiris « main à plume » face à la théologie négative de la littérature
poésie
JOSEPH MWANTUALI – Poésie et « mystique du langage »
leiris au brésil
EDEN VIANA MARTIN – A idade viril : un livre-acte
EDEN VIANA MARTIN, SÉBASTIEN CÔTÉ – Leiris au brésil : traduire L’Afrique fantôme
leiris en abyssinie
PHILIPPE SABOT – La possession et ses aspects littéraires dans l’œuvre de Michel Leiris
MATT RUSHTON – L’étrange cas du cochon de lait
SERGE DEWEL – Culte des zars en Abyssinie
GENEVIÈVE ROSSET-MERCIER – Michel Leiris à Gondar
Numéro trois à paraître au premier semestre 2011.

Le scandale des arts premiers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Jacques Chirac rencontre en 1992, à l’île Maurice, le marchand et  » expert en arts primitifs  » Jacques Kerchache. Le destin de plusieurs grands musées nationaux allait en être bouleversé. A la suite des grands travaux lancés par François Mitterrand, Jacques Chirac, une fois élu président de la République en 1995, souhaite laisser lui aussi sa marque dans le Paris muséal du nouveau millénaire : il décide de créer un musée qui sera consacré à ces arts dits  » premiers « , à ces  » chefs-d’œuvre de l’Humanité  » qui n’avaient pas eu droit à une présentation dans le Grand Louvre. Onze ans plus tard, voici que se dresse au bord de la Seine, en zone inondable, un palais dessiné par Jean Nouvel. Dans une débauche de luxe, entourés d’images et de  » dispositifs interactifs « , 4 000 objets sont exposés à l’admiration et à la  » jouissance esthétique  » des futurs et nombreux visiteurs. Indéniablement, ils sont mis en valeur : pour chaque pièce présentée, 100 000 euros auront été dépensés, auxquels il convient d’ajouter 12 500 euros de fonctionnement annuel. Le nouveau musée est superbe. Mais fallait-il dépenser autant d’argent, et surtout tiendra-t-il ses promesses ? Qui rappellera dans quelles circonstances il a été pensé et construit ? Que, dénué de toute équipe scientifique, il est avant tout un établissement public  » à caractère administratif « . Qu’il a été édifié sur les patrimoines de deux musées mis à mort, le musée national des Arts africains et océaniens et le musée de l’Homme, que leurs collections fabuleuses (plus de 300 000 objets), qui constituent un pan de l’histoire de l’ethnologie et de l’anthropologie françaises, ont été mises en caisse et ne sont plus accessibles ni aux chercheurs ni au public. Au prétexte d’en finir avec un supposé  » mépris des autres civilisations  » qu’auraient manifesté les musées nationaux depuis des décennies, c’est la connaissance des arts et civilisations africains et océaniens – principalement – qui a été sacrifiée. Il se pourrait que certaines considérations post-coloniales et politiques, que des luttes de pouvoir et d’influence entre administrations aient conduit à la réalisation d’une grande et coûteuse aberration.

Biographie de l’auteur

Bernard Dupaigne a été directeur du laboratoire d’Ethnologie du musée de l’Homme de 1991 à 1998 pour lequel il a réuni de très importantes collections ethnographiques.

Editions Mille et Une Nuits
isbn 978-2842059620

« Et l’homme créa les dieux »

Pourquoi l’Homme se crée-t-il des dieux et des mythes ?

Pour répondre à cette question, il ne suffit pas d’apporter des arguments philosophiques (par exemple «l’Homme a besoin de se rassurer») ou de se contenter de pratiquer la mythologie comparée.

Toute personne s’étant à un moment ou un autre posé cette question se doit de dévorer l’ouvrage de Pascal Boyer Et l’homme créa les dieux (Folio Essais). La question de la croyance au divin n’est plus un mystère mais un problème, au sens scientifique du terme, appelant méthode et solutions.

Pascal Boyer, anthropologue français, est professeur à la Washington University de Saint-Louis. Dans son ouvrage, il aborde cette question fondamentale sous trois aspects différents :
– l’ethnographie contemporaine
– les sciences du cerveau, la neuro-psychologie en particulier
– la réflexion darwinienne appliquée au cerveau

L’étude de nos systèmes d’inférence permet d’expliquer de nombreux aspects de la pensée humaine, y compris la pensée religieuse.C’est le point de départ de cet ouvrage essentiel.

Pourquoi croit-on ? Pourquoi y a-t-il des rituels ?
Ce sont deux des questions fondamentales auxquelles l’auteur s’attache.

Du Créationnisme… Foi ou Raison ?


L’année Darwin est passée et elle fut une bonne raison de s’intéresser au débat qui ne fait que se rallumer : créationnisme versus évolutionnisme. Cependant, il y a une raison plus urgente de le faire : c’est le retour en force des créationnismes, non seulement au niveau mondial, mais chez nous en France et en Belgique en particulier.

Je voudrais ici rappeler quelques faits.

En 1796, Laplace publie « L’exposition du système du monde », ouvrage ayant pour but d’expliquer la naissance du système solaire. Il donne la première hypothèse de la naissance simultanée du Soleil et des planètes à partir d’un même nuage de gaz et de poussières en rotation. Napoléon fit remarquer à Laplace: « Votre travail est excellent mais il n’y a pas trace de Dieu dans votre ouvrage », Laplace lui répondit : « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse ».

Le mot créationnisme apparaît au 19ème siècle aux Etats-Unis, désignant les mouvements anti-évolutionnistes apparus dans les églises évangélistes nord-américaines. Dans ce sens étroit, « créationnisme » désigne l’affirmation de l’acceptation intégrale du récit biblique de la création (la Genèse).

Après plus d’un siècle de reformulation et développement, le discours créationniste a suivi les évolutions de la science et revêt des formes multiples, des formes les plus fondamentalistes aux plus flexibles, acceptant toute évolution à condition que celle-ci soit guidée par une transcendance. Au début des années 1990, apparaît aux Etats-Unis un nouveau mouvement créationniste : l’Intelligent Design (dessein intelligent). Ce dernier a largement été évoqué dans la presse francophone depuis l’été 2005.

Le créationnisme, revêtu d’un apparat scientifique, ne rejetant pas la théorie de l’évolution mais l’inféodant à une transcendance est la réelle menace contemporaine. Cela, d’autant plus que la communauté scientifique est divisée et que la moindre faille dans la recherche sert aux détracteurs à réduire la validité de la théorie darwinienne. D’autre part, n’est-il pas tentant de combler les vides encore inexpliqués par un petit coup de pouce d’un créateur omniscient ?

La menace créationniste, qui semblait loin de la Belgique et de la France, et plus particulièrement vue comme un phénomène de la société protestante américaine, s’est maintenant précisée.

Ainsi que la presse s’en est faite l’écho, le créationnisme avance sur tous les fronts mais avant tout dans l’enseignement. Il est d’origine chrétienne, juive ou musulmane.

Dans un article du 18/11/08, le journal Le Monde s’interroge : « La France serait-elle partie en guerre contre les créationnistes, dont les idées progressent un peu partout dans le monde? 
A l’initiative du ministère de l’éducation nationale, du Collège de France et de la Cité des sciences et de l’industrie, ils étaient en tout cas plusieurs centaines à débattre, les 13 et 14 novembre 2008 à Paris, de la difficulté croissante à enseigner la théorie de l’évolution. Et ce bien au-delà des Etats-Unis, berceau, depuis Darwin, du créationnisme.

L’attaque la plus frontale date du début de l’année 2007. Dans de nombreux pays d’Europe, lycées, collèges et universités reçoivent sans l’avoir demandé un luxueux ouvrage illustré, l’Atlas de la création. Edité et imprimé en Turquie, il prétend démontrer que l’évolution n’est pas une doctrine scientifique mais de la propagande antireligieuse. Son auteur, Harun Yahya -de son vrai nom Adnan Oktar-, dirige une organisation au financement obscur, dont le principal objectif est de promouvoir le Coran.

C’est dans ce contexte que s’est terminée « l’année Darwin » avec bien moins de pompes qu’à son ouverture. La menace reste entière mais les créationnistes peuvent se réjouir de voir cette lutte de la science contre le dogme retourner à l’ombre.


Suggestions de lecture :

 
  

Thomas LEPELTIER, Darwin hérétique, Seuil, 2007
Jacques ARNOULD, Dieu versus Darwin, Albin Michel, 2007
Pascal PICQ, Lucy et l’obscurantisme, Odile Jacob, 2007
Michael DENTON, Evolution, une théorie en crise, Flammarion, 1992
Cyrille BAUDOUIN & Olivier BROSSEAU, Les créationnismes, une menace pour la société française ?, Syllepse, 2008
Cédric GRIMOULT, Mon père n’est pas un singe ? Histoire du créationnisme, Ellipses, 2008.

Le Livre d’Images, Alberto Manguel


Si bien rédigé et passionnant par les sujets abordés, cet essai d’iconologie reste un plaisir dans lequel on se plonge et replonge à l’envi… Alberto Manguel nous conduit avec précision et grande culture, de son style doux et fluide. Reprenant ce livre, j’ai lu le chapitre intitulé « Lavinia Fontana. L’image connivence ».

Le « Portrait de Tognina » par Lavinia Fontana sert de trame. Sur l’une comme l’autre, les informations sont rares et fragmentaires. Manguel s’attache à recadrer le portrait dans l’œuvre de l’artiste renaissante Lavinia, contemporaine du phénomène qu’elle peint.


Au-delà du portrait du « monstre » que l’on promenait de cour en cour, l’auteur nous emmène dans les labyrinthes de l’Histoire et sur les traces imperceptibles de l’émotion suscitée par l’image.
Alberto Manguel est né en Argentine où il fut lecteur pour Jorge Luis Borges avant de vivre dans divers pays. Depuis 2001, il vit en France et est le premier écrivain à y avoir donné son nom de son vivant à un CDI scolaire. Parmi ses distinctions il est Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège.


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