Addis Ababa, Ethiopia & the Horn of Africa in Ancient Photography & Maps ⎢ Addis-Abeba, l'Éthiopie & la Corne de l'Afrique dans la photo et les cartes anciennes

Catégorie : Réflexions

L’Occident reste le principal investisseur en Afrique, selon Alemayehu Geda.

Selon Alemayehu Geda (http://www.alemayehu.com), professeur d’Economie à l’Université d’Addis Abäba, l’Occident demeure le principal investisseur en Afrique, loin devant la Chine.


« The conclusion one would make from all the media coverage and even the views of ordinary people is that China is this huge foreign investor.

« Yet 90 percent of the (cumulative) foreign direct investment into Africa is still from the West, the United Kingdom, France and the US. China’s contribution is actually quite small. China combined with India is less than 6 percent. This gets lost in all the reports, »
(…)

Voir ci-dessous le texte de l’article paru dans China Daily:
http://africa.chinadaily.com.cn/weekly/2014-03/14/content_17347114.htm



Bibliographie:
Alemayehu Geda (2002), Finance and Trade in Africa : Macroeconomic Response in the World Economy Context, Basingstoke, Palgrave MacMillan.

(amazon.fr)

Ouverture d’un centre d’études africaines en Ethiopie

L’Université de Bohême de l’Ouest (Plzen) a annoncé l’ouverture d’un Center for African Studies en Ethiopie, en partenariat avec l’Université de Jimma. Ce centre est une extension du Center for African Studies (fondé en 2012) du département d’Histoire de la Faculté de Philosophie de l’Université de Bohême de l’Ouest (http://www.africa-pilsen.com/).

Le Center for African Studies de Plzen est aussi le promoteur d’un réseau des études africaines en Europe centrale : le Central European African Studies Network(http://www.africa-pilsen.com/index.php/ceasn) et dont le site internet devrait être accessible prochainement.


Si l’on considère que plus d’un milliard de personnes vivent en Afrique sub-saharienne et que l’Ethiopie est la seconde population du continent, les ressources européennes en matière de recherche scientifique sur l’Afrique restent faibles. Cette nouvelle institution et collaboration académiques ne font que s’inscrire dans ce qui devrait être une logique épistémologique.

J’ai toujours voulu écrire…

J’ai toujours voulu écrire…
Depuis trente ans, j’ai rédigé poèmes, nouvelles, reportages, souvenirs de voyage, essais et quelques ébauches de monographies dont certaines plutôt avancées. J’ai bien publié des articles, scientifiques ou reportages, mais sans grande satisfaction.

Si j’ai depuis (presque) toujours voulu écrire, il m’a fallu tout ce temps pour trouver quelque chose à dire et une méthode de travail. Depuis longtemps, je savais sur quoi je voulais écrire. Mais pour en dire quoi ?

J’ai maintenant trouvé la réponse à cette question et m’y consacre.

Mon article sur le culte de possession des Zar (Ethiopie) dans les Cahiers Michel Leiris (n°3, 2011) devrait sortir de presse dans le courant de septembre. C’est la reprise de ce travail, commencé en Ethiopie et resté en léthargie, qui m’a fait me rendre compte de l’évidence: c’est cela que j’aime faire et sans doute aussi que je fais le moins mal. Etudier, rechercher, synthétiser et présenter.

Depuis le printemps, je me suis attelé à mon manuscrit qui devrait s’achever avec l’automne.
Sa publication? Advienne que pourra ! Mais je sais déjà ce que j’écrirai ensuite…

Région de l’Omo (Ethiopie) : situation environnementale et humanitaire

Les terres tribales des pasteurs de la région de l’Omo vendues a des sociétés étrangères pour la production de biocarburants: une situation environnementale et humaine catastrophique.
Abondance de productions à destination de la production de biocarburants alors que la famine sévit sur la Corne de l’Afrique.
Des sociétés indiennes, chinoises et aussi européennes louent et achètent ces terres.
Serait-ce la raison d’une mobilisation tardive contre cette famine pourtant annoncée depuis des mois?

http://www.20minutes.fr/article/762426/ethiopie-terres-cultivables-vendues-produire-agro-carburants-

http://www.infosud.org/spip.php?article9752

http://lci.tf1.fr/filnews/monde/famine-en-afrique-berlin-pointe-la-responsabilite-chinoise-6609117.html

Sur un marché hamar (région de l’Omo, Ethiopie) – photo Serge DEWEL

De l’utilité de la culture générale

Savoir qu’un et un font deux est à la portée de tous; cette connaissance est stérile tant qu’on ne l’a pas appliquée à compter combien de pièces on a en poche.

De manière similaire, posséder une culture générale étendue ne sert pas à grand chose si rien n’est mis en œuvre et si elle ne sert pas de terreau à une réflexion plus profonde. Il y a des gens qui ne lisent pas; ceux qui lisent beaucoup et n’en retirent rien; ceux qui lisent moins -voir peu- mais réfléchissent abondamment sur chaque mot…

Le sens du voyage


Entre onirisme et exotisme.
Le voyage est en chacun. Tout le monde a voyagé, à sa manière. Il existe donc différentes manières de voyager. Du voyage en chambre au voyage en rêve, le voyage dans l’espace temps, le voyage intérieur…
Le voyage occupe une place particulière dans les cultures et les mythes. Initiation, expédition, quête ou rencontre. Son statut est rarement défini en temps que tel mais le déplacement est présent. Adjuvant ou opposant, il sera nécessaire à l’élaboration d’un principe ou une conclusion. Déplacement ou transport, le voyage est une quête ou une fuite ; un but ou un moyen. Les différents peuples et cultures lui donneront une signification différente.
Nous citerons, à titre d’exemples, les épisodes migratoires de Moïse ou d’Ulysse, le Tour de France des Compagnons, les déplacements de peintres renaissants flamands en Italie, l’expédition de Christophe Colomb, les Orientalistes…
Le voyage deviendra finalement une activité à part entière en Europe Occidentale. Cela se concrétisera par la naissance de sociétés de géographie et d’exploration et l’équipement des grandes expéditions, prélude aux découvertes sur les continents.  Vers la même époque, le « voyage romantique » -comme ceux de Victor Hugo dans la vallée de l’Our ou les migrations mondaines des Anglais en Toscane- annonce la naissance du tourisme. Le tourisme prend de l’ampleur dans le 20ème siècle pour devenir un réel phénomène de société dans le dernier quart de ce siècle. Le voyage devient un produit commercial et un but en soi.
De tribulations, initiation, fuite, expédition, le voyage devient un but en soi : l’exotisme sous forme d’une « tropicothérapie » vendue par des professionnels. Un produit de loisir de la société contemporaine occidentale dont la consommation est sans aucun doute un des « leitmotivs ». Le produit-voyage est de plus en plus réglementé.
Cependant, le terme voyage peut revêtir un sens métaphorique, prenons en exemple la locution populaire disant : « faire le Grand Voyage ».
Au-delà de ces digressions désordonnées, revenons sur l’illustration des raisons et le sens du voyage dans différentes sociétés appartenant à des âges et lieux divers. Le sens du mot voyage pour Ulysse, Stanley ou Jules Verne revêt des significations fondamentalement opposées et certainement révélant des états psychiques différents, tout comme le sont les motivations du voyage.
Cela nous amène à une question fondamentale : le voyage -déplacement neutre, sans but en soi- ne se définit-il pas par  sa motivation ? N’est-ce pas la raison qui pousse au voyage qui en donne le sens ? Jusqu’à un point certainement oui. Au-delà, la motivation première se confond avec le voyage lui-même.
Disons que le voyage est un déplacement. Il peut être réel ou virtuel. Parmi les voyages réels, nous trouverons nomadisme, transhumance, quête, initiation, recherche, fuite, expédition, vacances… Quant aux voyages virtuels ils seront de l’ordre du rêve, de l’observation d’un film documentaire, de la lecture d’un récit de voyage ou encore de la métaphore.

Aux origines du voyage
Le voyage n’a certainement pas toujours été perçu comme tel. La réflexion physique puis philosophique et anthropologique se fit par étapes. Si l’on devait « remonter aux sources » sans doute plongerions-nous au plus profond de la préhistoire, en ces temps où chasseurs et cueilleurs étaient nos ancêtres. Assurer leur subsistance -et la sécurité- constituait leur principale préoccupation. Primates, hominidés et hommes effectuaient des déplacements dont l’ampleur reste de l’ordre de la supposition. Cependant le type d’économie de subsistance -chasse et cueillette- postule les déplacements, plus ou moins importants, selon les régions et les périodes climatiques.
Ce nomadisme, aléatoire ou conscient, est sans doute à l’origine la première forme humaine de voyage. Le voyage d’affaire préhistorique en quelque sorte.

Réflexions quant au concept d’ « Art Premier » et sa fabrication…

ARTS PREMIERS / MUSÉE DU QUAI BRANLY

Que recouvre ce terme d’ « Arts Premiers » ? Pourquoi le Musée Branly ne semble-t-il pas s’attacher à cette appellation à la mode ?  
La dernière question, vous l’avez compris, semble indiquer mon manque d’enthousiasme pour l’appellation d’origine incontrôlée qu’est « Arts Premiers ». Le terme a vu le jour et s’est développé comme une traînée de poudre dans les années quatre-vingt-dix. Initialement, il était question des Arts Primitifs mais le mot « primitif », lourd d’un passé colonial et paternaliste, a laissé place à la réflexion lexicologique alors que l’anthropologie se lavait de son ethnocentrisme. Jusqu’à l’avènement des « Arts Premiers », les spécialistes désignaient cette matière par « Arts non-européens » (ou extra-européens), alors que les marchands et collectionneurs échangeaient de l’art tribal.
L’une ou l’autre appellation est discutable. Tout contenu générique est par définition amené à être critiqué dès lors qu’il est confronté au cas particulier. Tous les arts tribaux ne sont pas non-européens ; les productions lapones, par exemple, qui sont tribales et européennes. Tous les arts non-européens ne sont pas tribaux pour autant, et j’en appelle à la production artistique contemporaine chinoise pour en témoigner. Sans vouloir pinailler, il faut reconnaître que les « Arts non-européens » sont une désignation commode et intellectuellement satisfaisante.
Faut-il sacrifier la science au marketing ? La mode récente pour les productions artistiques non-européennes, l’art dit tribal, ne pouvait se satisfaire d’un terme aussi peu sexy et lourd que celui scientifiquement admis (les « arts non-européens »). D’autre part, « tribal » avait une connotation éculée dont une nouvelle tendance s’accommoderait assez mal. Il s’agissait donc de dépoussiérer l’appellation, faire table rase de l’ombre des marchands d’art et ainsi avoir un nouveau « produit » à disposition.
D’où vient cet engouement récent pour les productions non-occidentales ? La réponse à cette question est certainement plurielle, fruit d’une étude socio-commerciale plus approfondie. La vitesse de communication accrue depuis les années quatre-vingt, le monde devenu un village pour reprendre l’expression consacrée, sont des éléments qui ont contribué au recul des frontières intellectuelles et culturelles. La recherche d’exotisme n’a cessé de croître, tant dans les arts qu’au niveau de l’artisanat de pacotille.
Si vous consultez le site web du Musée du Quai Branly (http://www.quaibranly.fr), admirable institution au demeurant, vous ne trouverez aucune mention des « Arts Premiers ». Sa définition, telle que la fait apparaître une recherche sur Google, est simplement « Le musée du quai Branly présente des collections d’objets des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. »
Il n’est fait aucune allusion tant à l’art qu’à « premier ». D’ailleurs, quelle serait la définition à apporter à l’art ? L’art est-il l’apanage d’une production à vocation purement esthétique ? La conscience de l’art précédait ou présidait-elle la fabrication de tous les objets présents dans les collections ? C’est dire que l’usage du mot « art » en ethnologie est périlleux lui-même. Que les objets soient revêtus de qualités esthétiques évidentes n’en font pas des œuvres d’art pour autant. Et surtout, le concept d’œuvre d’art tend à occulter –alors qu’il serait souhaitable de le souligner- le rôle joué par ces artefacts. C’est l’aspect fonctionnel qui devrait être mis en exergue ; c’est la fonction qui véhicule tout le sens conscient permettant la compréhension de l’objet.
Quant à « premier », que faut-il comprendre ? Et surtout, de « premier » à « primitif » il y a un pas que le Quai Branly semble résolu à ne pas franchir, même en faisant étape à « primordial » !

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